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PAYSANS (LES)

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Commandé par le PCF et le journal La Terre, le film analyse la situation politique qui pèse sur les paysans du point de vue du P.C.F.
"Les monopoles, ici encore, accaparent le plus possible de richesses. Ils s'approprient le sol, ils concentrent les terres, ils mettent la main sur les réseaux de distribution, ils pillent la paysannerie, qu'ils dépossèdent des résultats de son travail" et propose une issue, aujourd'hui, en France.

Il y est question des conditions de vie très difficiles des paysans, quelle que soit la région, de l'exode rural lié au manque de terres, de la maigre retraite des vieux travailleurs, de l'endettement massif des jeunes paysans. Différentes initiatives sont aussi présentées : les mutualisations d'outils avec les CUMA (Coopératives d'Utilisation du Matériel Agricole), mais aussi les associations de paysans (les GAEC, Groupement Agricole d'Exploitation en Commun). Malgré ces solutions, les paysans s'endettent car la terre coûte cher, et son accès est très difficile, notamment en raison des taux d'intérêt très élevés du Crédit Agricole.
Le film met en avant les préconisations du Parti Communiste, en ces débuts de l'union de la gauche : prêts de longue durée à faible taux d'intérêt, nationalisations pour diminuer l'emprise des grands capitalistes.

Le film a deux fins, la seconde raccourcit le film de 6 min.

Générique: Le PCF et le journal La Terre
Production, UNICITÉ
Assistant, F. Dutrait
Images, Georges. Azevedo
Son, Alix Comte, P.Chassel
Montage, Jacques Comet
Speaker, Michel Cardoze


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Forum des images, BNF
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Générique : Le Parti Communiste Français et le journal La Terre présentent / Les paysans. Vue aérienne de champs. Le commentaire lyrique lu par Michel Cardoze exalte les produits de la terre : le bon vin et la bonne chère. Mais cette richesse gastronomique implique-t-elle une richesse de ceux qui la produisent?
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Premier entretien en Ardèche "où la terre ne manque pas, mais les hommes", avec un jeune berger. On le suit dans les collines avec son troupeau de brebis. Il explique qu'il peine à nourrir sa famille, car il s'est endetté pour pouvoir s'installer. Il est obligé de travailler à l'extérieur, en plus de son troupeau. Il est un des seuls jeunes ici : personne ne reste car les conditions de vie sont bien trop dures. 01:03:30:00 Plan sur le village aujourd'hui en ruines, jadis animé.
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Un deuxième paysan, plus âgé, explique que la seule raison pour laquelle il est resté ici est qu'il n'avait aucune qualification pour faire autre chose.
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Plan sur les toits du village. Un vieux couple parle de sa maigre retraite : "une retraite de 80.000 F anciens par trimestre, ça fait pas grand chose..." , pour des gens qui ont commencé à travailler à 10 ans. L'homme estime que les conditions de vie se sont beaucoup améliorées pour les paysans aujourd'hui.
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Peut-être, mais il n'empêche que le berger va peut-être devoir quitter sa montagne, qui deviendra sans hommes, s'interroge le commentaire.
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Dans La Sarthe, rencontre avec un paysan qui a 33 hectares en fermage. Les terres sont en vente ; il a le droit de préemption mais il ne peut pas acheter, à cause du taux de crédit trop élevé. Il y a 30 ans qu'il est là. Un gros propriétaire qui a déjà 67 hectares peut acheter les 33 hectares. Le commentaire explique les préconisations du PCF : des prêts à très long terme et à faible intérêt pour permettre aux paysans d'acquérir leurs terres.
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Repas de famille devant la télévision, dans laquelle on aperçoit Pompidou. "Ici c'est 9 personnes que la terre doit nourrir." 01:09:25:00 le petit déjeuner servi à l'aube avant de partir travailler.
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Le travail commence dès l'aube dans l'étable. Il faut nourrir les cochons et traire les vaches. "La semaine n'a pas de dimanche, cela ne s'arrête jamais. Une fois, la famille a pris des vacances, une semaine." Le jeune homme de la famille conduit le tracteur dans les champs. Il ne sait pas comment il fera en rentrant de l'armée car il n'y a pas de terres disponibles dans la région. 01:11:48:00 "Si une retraite, une vraie, était accordée aux anciens à 60 ans; si la terre n'était pas accaparée, si le tracteur ne coûtait pas aujourd'hui 600 quintaux de maïs contre 300 en 1950, le jeune fils aurait moins peur de son installation, il pourrait alors choisir de rester à la terre..."
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Un paysan travaille sur sa ferme. Il explique qu'un fois tout payé, il ne lui reste rien en fin d'année. "On profite pas de notre travail."
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"...Georges, lui, a quitté la terre pour aller à l'usine..." Né dans une famille de 6 enfants, Georges a préféré il y a 24 ans, partir, et devenir ouvrier en Lorraine, dans les aciéries. Vues sur les paysages de la Lorraine (cheminées, hauts fourneaux), les autobus déversant leur flot d'ouvriers "...il a décidé de partir mais il n'avait pas d'autre choix. La Lorraine, c'est bien loin de la Sarthe et pourtant Georges a t-il réellement changé sa vie ? L'ouvrier Georges est-il plus certain du lendemain que sa famille restée à la terre ?"
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Georges et un ami ouvrier discutent : "Ils nous ont parlé de la reconversion, nous sommes à la merci d'aller travailler ailleurs, plus loin. Si on arrive encore à tirer 10 ans. (...) On va avoir du chomage et pas de la reconversion. La reconversion, il me semble que c'est du bla bla bla. Moi, j'atteins 47 ans et j'ai peur du chômage."
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Voix off : "Pourquoi les ouvriers sont-ils chassés de l'usine comme d'autres sont chassés de la terre ? Il le faut bien puisque des entreprises comme de Wendel-Sidélor ont la liberté de faire travailler qui elles veulent, la liberté de prononcer 12000 licenciements en Lorraine, la liberté d'entretenir des chômeurs pour refuser plus facilement les moyens de mieux vivre à ceux qui travaillent. C'est leur liberté. Mais où est la liberté de ceux qui produisent les richesses face à liberté de ceux qui possèdent tout ?" Défilent des noms : Paribas, Banque Rothschild, Péchiney-Saint-Gobain, I.B.M., Ford, Carrefour, Gervais-Danone. "...un scrutin de voleurs qui a rempli l'Assemblée nationale d'une majorité de députés PDG qui traficotent dans l'immobilier pendant que l'ancien président directeur général de la banque Rothschild gouverne à l'Elysée. Ils sont libres. Cette liberté là tue la nôtre. "
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Longue séquence à la Bourse de Paris, montrant l'absurdité de son fonctionnement dans les cris et les gestes.
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Retour en Ardèche, des paysans parlent de la C.U.M.A. (Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole) qui permet d'acheter à plusieurs des instruments de travail qu'ils ne pourraient pas acheter seuls. Tous les membres de la CUMA participent à l'achat, aux décisions. La CUMA est l'école de la coopération ; elle permet d'aller plus loin, par exemple ici l'irrigation, faite en commun depuis 3 ans. Avec un minimum de temps et un maximum de rendement. Ceci dit, même si la mutualisation améliore les choses, les paysans buttent toujours sur les mêmes limites : "l'utilisation en commun du matériel agricole constitue, c'est vrai, un progrès, mais les prix de ces matériels sont toujours fixés par les industriels et on sait que ces prix augmentent dans des proportions qui n'ont rien à voir avec une progression du pouvoir d'achat mais en fonction d'un impératif moteur du système: le profit capitaliste que doivent réaliser les constructeurs de matériel..."
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Un autre exemple de mise en commun : les GAEC (Groupement Agricole d'Exploitation en Commun). L'exemple dans cette ferme où les femmes gavent les oies. Le travail en commun permet d'alléger les tâches quotidiennes. 01:24:15:00 les hommes : "SI on prend une exploitation individuelle, l'agriculteur est esclave de son travail ; en GAEC nous sommes tous satisfaits. Chacun a son propre secteur, les responsabilités et le travail sont partagés" 01:25:11:00 La solidarité ne s'arrête pas au travail, puisque les associés s'entraident mutuellement à restaurer leurs maisons. Les avantages du travail en commun : "si l'un de nous tombe malade, l'exploitation continue de marcher." Les rendements sont là et chacun a pu faire un stage, pour se perfectionner. Mais encore une fois, le GAEC ne résout pas tout, puisque les crédits sont toujours aussi difficiles à obtenir.
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-- La vente des bêtes --- Ce ne sont pas les paysans qui fixent les prix de leur production. 01:28:20:00 Dans l'étable, on assiste à l'estimation du prix d'une vache par un technicien d'une coopérative. Il essaie de faire baisser le prix. Le paysan proteste, mais est bien obligé d'accepter. 01:29:39:00 La vache est emmenée dans un camion. 01:29:42:00 Les paysans ont malgré tout intérêt à vendre à la coopérative, car celle-ci ne prend pas de commission, contrairement aux maquignons de jadis (cf Ceux des champs)
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A l'abattoir, le boucher tue la vache d'un coup de couteau, puis la bête est équarrie par une machine. 01:30:45:00 Le responsable de la coopérative : "Nous défendons les petits producteurs. Pour valoriser la production de nos adhérents, le prix payé est celui fixé à la chaine d'abattage, afin de payer au producteur le juste prix de sa production."
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Ce souhait louable peut-il aboutir? "La coopérative n'est pas un organe sain dans un corps malade. Volontairement ou non, elle a contracté la maladie du système, la gestion capitaliste. Elle n'a pas résolu non plus la question de la terre. Coopération ou pas, son prix est toujours fixé par les capitalistes"
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Traveling en forêt depuis une voiture. Le commentaire explique qu'il faut "briser les chaînes", et rappelle que le PCF demande la nationalisation de secteurs clés de l'industrie nationale, pour contrer les grands industriels qui fixent les prix agricoles à leur guise, sans contrôle.
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Discussion entre paysans communistes autour du programme commun de la gauche et de l'avenir du métier de paysan. "Les jeunes qui arrivent au retour du régiment, reviennent à 22 ans : à quoi faire? la terre est trop petite, le moindre prêt est à 7%, pour peu qu'il faille renouveler le matériel agricole. " Où les nationalisations prévues au programme commun sont mises en avant. Un paysan: "On nous a dit: si vous voulez vous défendre, produisez, produisez davantage. Si je pense à moi-même, sur mon exploitation, je suis arrivé en 1970 à faire une moyenne de 72 quintaux de maïs, 44 quintaux 50 de blé, 98 hectolitres de vin à l'hectare, s'il vous plait, et j'ai fait la comptabilité-gestion de mon exploitation. J'ai trouvé le moyen de ne gagner que 3F16 de l'heure alors que le S.M.I.G. ou le S.M.A.G. en 70 était de 3 ou 3,40 ou 3,48..." "Il faut tout changer!" dit un autre. "Il est terrible de penser que nos coopératives sont ce qu'elles sont mais si on imaginait un peu ce qu'elles seraient sous un gouvernement, par exemple, d'union populaire!" Tous rêvent d'un régime ou la population laborieuse pourra participer réellement aux affaires publiques. Il faut instituer une représentation proportionnelle, la seule qui garantisse une représentation réelle. "Moi je suis persuadé que tous les travailleurs pensent comme nous, ça chiffonne certain car c'est les communistes qui le proposent. Moi j'ai des amis qui ne sont pas communistes, ils ont peur du communisme. Ils ne le disent pas franchement, mais ils sont d'accord avec ça. Si la gauche s'unit, ce sera un raz de marée, car tout le monde aspire au changement. C'est à nous de leur dire : c'est le moment!"
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Plan aérien final.

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