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Catalogue
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22ÈME CONGRÈS DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Le film retrace le déroulement du 22ème congrès du PCF qui s'est tenu à Saint-Ouen du 4 au 8 février 1976. Des extraits des principales allocations sont proposés pour rendre compte du virage idéologique que représente ce congrès puisque c'est à cette occasion qu'est abandonné le concept de « dictature du prolétariat ». Quelques séquences montrant la vie du congrès sont intercalées entre les interventions.
Georges Marchais remet en cause le fonctionnement du système capitaliste et dénonce la « domination toute puissante d'une mince caste de milliardaires sur l'économie et sur l'État, autrement dit, le capitalisme monopoliste d'État ».
Georges Fraison (délégué de la Saône-et-Loire) explique que la notion de « Dictature du Prolétariat » est désormais en inadéquation avec la situation française, c'est-à-dire avec le développement d'« un socialisme aux couleurs de la France ».
Henri Malberg (délégué de la Fédération de Paris), quant à lui, déclare que le PCF est ouvert à une critique des erreurs du Socialisme.
Janine Jambu (déléguée des Hauts de Seine) s'interroge sur le meilleur chemin pour aller vers le Socialisme. La réponse est celle d'une « démocratie poussée jusqu'au bout » dans laquelle le peuple serait le principal moteur.
Francette Lazard (déléguée de Paris) rappelle que le « socialisme est à l'ordre du jour en France » et que « la liberté, le combat pour toutes les libertés sont au cœur de notre combat révolutionnaire ».
Georges Marchais, reprenant la parole, insiste sur l'idée que « socialisme et liberté sont inséparables » et présente le PCF comme « le Parti de la Liberté ». Il déclare : « nous luttons pour le bonheur » et rend hommage à Jacques Duclos.
Henri Krasucki (membre du Bureau Politique) s'attarde sur la nécessaire union entre la classe ouvrière et le PCF.
Pour Aimé Halbeher (délégué des Hauts de Seine), « le PCF, c'est la force motrice du changement en France».
Georges Marchais rappelle encore qu'il faut emprunter « une voie démocratique vers le socialisme » dont le but est « le bien-être pour tous ».
Fernand Grenier, au nom des vétérans du Parti, fait l'éloge du Parti.
Jean Kanapa dresse un bilan final où il évoque l'Union de la Gauche avant que le texte du congrès soit adopté par les délégués à l'unanimité. Celui-ci s'intitule La voie démocratique aux couleurs de la France.
Le film s'achève sur les applaudissements de la salle.

Le XXIIe congrès marque un tournant idéologique très important pour le PCF avec l'abandon du concept de « dictature du prolétariat ». Cette décision a été annoncée publiquement quelques mois plus tôt à la télévision par Georges Marchais. Bien qu'elle ait été désapprouvée par la Pravda, elle est entérinée par le XXIIe congrès, ce qui ne va pas sans susciter quelques remous en interne. En effet, toute une frange du PCF, notamment les intellectuels, comprend mal ce renoncement à l'un des piliers du marxisme. Cette attitude s'explique par la volonté d'aggiornamento du PCF dans la première moitié des années 1970. Elle se traduit par de nouvelles orientations politiques comme la mise en place d'une Union de la Gauche avec la signature d'un Programme Commun en 1972. La Déclaration des Libertés de 1975 en est une autre manifestation. En proclamant « Vive le socialisme aux couleurs de la France » pendant le XXIIe congrès, Georges Marchais repositionne aussi le PCF dans le mouvement communiste au niveau international. L'idée d'une voie unique vers le socialisme est alors rejetée au profit de la recherche de solutions diverses ; c'est le temps de « l'Eurocommunisme ». Concrètement, le PCF prend ses distances avec l'URSS et les Démocraties Populaires. De nombreux désaccords sont exprimés en 1976 et 1977 ; l'intervention d'Henri Malberg va dans ce sens en incitant à la critique des erreurs du Socialisme au sein du PCF. Le XXIIe congrès fait donc preuve d'une volonté d'ouverture. À noter que celle-ci sera de courte durée puisqu'en 1977 le PCF rompt l'Union de la Gauche et qu'à la fin des années 1970, il se ré aligne sur les positions soviétiques. Si le XXIIe congrès est novateur du point de vue idéologique, il ne l'est pas cinématographiquement parlant. La seule innovation réside dans l'emploi de la couleur.

Contrairement à Nous sommes communistes, film du XXIe congrès de 1974, la réalisation est extrêmement classique. Elle s'inscrit dans la droite lignée des « films de congrès » du Parti. La narration est construite autour des interventions des participants qui sont entrecoupées de courtes scènes axées sur le congrès. L'ensemble est assez didactique : il s'agit de présenter un discours officiel, qui est celui du XXIIe congrès, images à l'appui. Le film du XXIIe congrès a été conçu pour être utilisé dans les réunions de cellules consacrées au bilan du congrès. Il se veut un support à la discussion dans un esprit fidèle aux décisions prises.

Production : Unicité
Réalisation : Jean-Patrick Lebel
Opérateur : Christian Guillouet
Son : Jean-Claude Brisson
Montage : Christiane Lack
Atelier de production : Martine Loubet
Personnalités : Georges Marchais, Georges Fraison (délégué de la Saône et Loire), Henri Malberg (délégué de la Fédération de Paris), Janine Jambu ( déléguée des Hauts de Seine), Francette Lazard (déléguée de Paris), Henri Krasucki (membre du Bureau Politique), Aimé Halbeher (délégué des Hauts de Seine), Fernand Grenier, Jean Kanapa
Lieux : St Ouen

Mots Clé : France, St Ouen, PCF, communiste, militant, vie du Parti, congrès
Dictature du prolétariat, Discours, rassemblement, applaudissement, Délégué

Générique : image, Christian GUILLOUET / son, Jean-Claude BRISSON / montage, Christianne LACK / atelier de production Unicité, Martine LOUBET.

Note: Résumé du 22° Congrès qui s'est tenu à Saint-Ouen du 4 au 8 février 1976.
Présences de René Piquet, Georges Marchais, Georges Fraison (Saône et Loire), Henri Mlberg (Paris), Janine Jambu, Francette Lazard, Jean CARLIER (Radio-Télé Luxembourg, Journal inattendu), Henri KRASUCKI, Aimé HALBEHER (Hauts de Seine), Fernand Grenier, les Jeunesses Communistes, Jean KANAPA.
Georges MARCHAIS: « Ce matin, il y a un journal qui dit "Le Parti Communiste ne change pas". Il le pense, il le dit, c'est son affaire, c'est pas la mienne. Ce sont les lecteurs qui jugeront... Bien. Ce que je pense honnête, c'est que la critique de notre politique, de notre activité, elle se fasse à partir des réalités de notre politique et de nos positions. Voilà, c'est tout...La crise que connaît la France, ce qui est en cause, ce n'est pas seulement le fonctionnement du système, c'est le système lui-même, c'est le capitalisme arrivé à son stade actuel caractérisé par la domination toute puissante d'une mince caste de milliardaires et sur l'économie et sur l'Etat, autrement dit le capitalisme monopoliste d'État. »
Georges FRAISON, délégué de Saône-et-Loire : « Le concept de dictature du prolétariat ne correspond plus aux conditions et aux possibilités d'actions qui sont les nôtres pour construire le socialisme en France par la voie démocratique. Il n'exprime pas, dans toute sa richesse, notre conception du socialisme aux couleurs de la France et les moyens pour y parvenir. Pour être mobilisatrice, nos idées doivent être clairement et simplement exprimées, liées en permanence à la réalité. Aussi l'expression "dictature" est le plus souvent dans la réalité comprise comme se rapportant aux régimes fascistes, ou utilisés par nos adversaires en référence aux fautes, aux erreurs qui ont pu être commises et qui pourraient l'être encore dans la construction et le développement du socialisme. »
Henri MALBERG, délégué de la Fédération de Paris : « C'est justement pourquoi - au nom du socialisme que nous voulons construire - comme au nom du socialisme dont nous sommes solidaires, que nous critiquons comme nous l'avons fait les manquements à la démocratie socialiste lorsqu'ils se produisent. Ce n'est pas seulement l'intérêt de la marche au socialisme en France qui nous guide, mais aussi le fait que nous sommes communistes, internationalistes et partie prenante du mouvement vers le socialisme. »
Henri KRASUCKI, membre du Bureau politique : « Elle (la classe ouvrière) a besoin d'un Parti assuré sur les positions de classe, étranger à toute idée de collaboration de classes, résolu à combattre pour la transformation de la société. Avec la Parti communiste, elle a la certitude que ses intérêts seront défendus, la certitude que les sirènes de la bourgeoisie n'auront jamais aucune audience, la certitude que le contenu du Programme commun ne restera pas lettre morte. De même que rien ne sera fait sans la classe ouvrière, rien ne se fera si le Parti communiste n'est pas assez fort, assez organisé, assez influent, assez présent dans tous les combats. »


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images

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